© Docteur Roland NIEDERMANN 2024 - 2025
Dr Roland NIEDERMANN
LE MARCHÉ DE LA SANTÉ ET LES MENSONGES D’ÉTAT
Résumé de l’essai: À l’origine de l’essai, il y a un fait divers : un journal informe ses lecteurs qu’un tribunal londonien invalide le diagnostic médical de « mort naturelle » pour le remplacer par « mort violente ». L’enfant prénommée Ella, née saine, meurt par asphyxie à l’âge de huit ans, après un grand nombre d’hospitalisations. Sa mère Rosamund Kissi-Debrah, quitte sa profession d’enseignante pour se consacrer pendant sept ans au combat devant les instances judiciaires pour déterminer si sa fille faisait partie des centaines de milliers d’enfants qui meurent dans le monde chaque année à cause des activités humaines à l’origine de la pollution de l’air. L’impunité que les États et leurs autorités de la santé publique garantissent aux pollueurs et à leurs activités économiques favorise cette calamité et la poursuite des nuisances, au détriment de la santé de millions d’êtres humains. Il est évident que la mortalité prématurée mais évitable qui en résulte est causée par l’homme. Par conséquent, cette configuration interdit à la médecine scientifique et humaine de diagnostiquer une « mort naturelle ». À sa place, elle utilisera le terme « mort anthropogène. » Face au non-respect du droit de l’homme à la santé dont font preuve les autorités politiques, économiques et sanitaires, l’appel à la justice fut le seul moyen pour la mère d’Ella d’obtenir un diagnostic correspondant à la réalité de la vie. Car, contrairement aux soignants, la médecine légale tenait compte du fait que l’enfant avait grandi proche d’un carrefour connu pour son grand trafic routier permanent produisant les toxiques incompatibles avec la santé respiratoire, en particulier chez les individus de jeune âge. La médecine est censée agir dans le sens de la vie et veiller au droit à la santé. L’auteur souligne l’importance du droit à un diagnostic scientifique pour tous. Ce droit s’inscrit naturellement dans le cadre du droit à la santé et découle de la devise ancestrale Primum non nocere, valable pour toutes les professions engagées en faveur de la vie. L’œuvre humaine appelée « °guerre°» n’y échappe pas, car l’être humain qui tue un autre être humain au moyen d’un produit industriel est un assassin coupable d’une mort anthropogène, et non un héros. Plusieurs chapitres rappellent des procès entamés contre des responsables dans l’industrie, dans les administrations sanitaires et le marché de la santé ayant produit, vendu et prescrit des substances dont la consommation nuisait à la vie, à la santé et à la liberté des utilisateurs. L’analyse des jugements fournit un topos identique : violation de l’intégrité physique, homicide par négligence, interdiction de mettre sur le marché les produits incriminés et, finalement, essai de rétablissement de la Justice par le versement d’indemnités aux personnes lésées et/ou à leurs familles. Par exemple, après les scandales de la thalidomide et de l’amiante, les fautifs continuent à verser des indemnités, et ceci depuis des décennies. Au centre de la deuxième partie (historique) de son essai, l’auteur place la Déclaration de Genève, dont voici le début : « En qualité de membre de la profession médicale je prends l’engagement solennel de consacrer ma vie à l’humanité ». Cet universalisme se réfère à la Déclaration des droits de l’homme et rompt avec le tribalisme qui caractérise le système de santé dès sa fondation par l’homme fort du II e Reich, Otto von Bismarck. La devise de ce dernier, contraire à celle de la médecine citée ci-haut, reflète l’esprit de l’époque : « Par le fer et le sang ». Elle guidait la refonte de l’empire allemand issue de trois guerres. Affermi par ces conquêtes, le chancelier de fer exigea la part allemande de ce qu’il appelait le « gâteau colonial ». Plus tard, sa devise rimait avec le premier génocide du XX e siècle, œuvre perpétrée en Namibie. Ni le système de santé ni son corps médical ne l’ont combattu. Sous le régime libéral de Weimar, des médecins allemands commencèrent à se référer à la philosophie d’État de Platon. Contrairement à Hippocrate, ce maître à penser de l’Occident soumettait les médecins au pouvoir judiciaire, lequel leur attribuait la tâche de sélectionner les êtres humains dont la vie ne valait pas la peine d’être vécue pour finalement les tuer. Dans le II I e Reich, la valeur des êtres humains se mesurait à leur utilité pour gagner la guerre, renforcer l’économie et « augmenter » la race. Dès le premier jour de la Deuxième Guerre mondiale, le mensonge et la tromperie ont dirigé la mise à mort iatrogène. Les médecins cachaient leurs crimes en utilisant l’euphémisme « euthanasie » ; ils faussaient les diagnostics et falsifiaient les dossiers médicaux. Le système de santé garantissait la transformation de cette activité en une industrie de la mort connue sous le terme de Shoa, soit l’élimination d’une ethnie diagnostiquée « race inférieure » par sa médecine. Cette antithèse ultime à l’universalisme prouve à jamais le danger de la mise de la médecine au service d’un pouvoir construit sur la discrimination. Les procès de Nuremberg aboutirent à la condamnation à mort par pendaison de plusieurs médecins et responsables du système de santé. Les médecins du monde ne pouvaient plus renouer avec la philosophie de Platon. Ils s’orientèrent vers Hippocrate pour reformuler le texte millénaire connu sous le nom de Serment d’Hippocrate. Cette partie historique se termine par la présentation de la réfutation de l’universalisme médical en 1966. Dans sa « Lecture on a master mind Dr Bernard Mandeville » devant The British Academy for the Promotion of Historical, Philosophical and Philological Studies à Londres, l’éminence grise du libéralisme de l’époque et futur prix Nobel en économie, le professeur Friedrich August von Hayek, attribue l’honneur d’incarner un nouveau maître à penser au docteur en médecine Bertrand Mandeville, décrit comme mentor d’Adam Smith, père de l’économie moderne. Or, il faut savoir que le médecin Mandeville est un apologiste de « la guerre utile au commerce ». En outre, il prône « la nation grande, opulente et belliqueuse » réalisant ses victoires par la « force qui doit l’emporter sur le droit ». Cette lecture se manifeste tel un contreprojet à la Déclaration des droits de l’homme et à la Déclaration de Genève. En réaction à ce retour en arrière, l’auteur met le Droit de l’homme à la santé au milieu de la troisième partie de l’essai. Sur la base de son expérience médicale de quarante ans, il se réfère à la santé, cette pure création de la nature à la base de chaque cellule du vivant. L’auteur rappelle également les Accords de Paris. Par leur signature, plus de 190 États engagent à présent leur système de santé, implicitement leur médecine, à respecter les Droits de l’homme, le Droit à la santé pour tous et le Droit des enfants à grandir dans un milieu vital compatible avec leur santé. Concrètement, c’est l’abolition du suprématisme et des discriminations, dont la théorie des races cultivée pendant des siècles par les universités et les facultés de médecine. Parce que la cellule constitue l’élément vital des organismes, nulle instance sociale tribale ou nationale ne peut se mettre à la place de son microcosme. La cellule est la première référence de la médecine scientifique et humaine. La théorie cellulaire, avec sa généalogie, ancre la vie et la santé humaine dans l’histoire naturelle. L’histoire humaine constitue l’un de ses épisodes. La vie, la santé et la liberté sont innées et les médecins commencent à être compétents dès qu’ils reconnaissent qu’elles sont des internalités. Ce n’est ni scientifique ni humain de les déclarer « externalités », comme le fait l’économie du marché y inclus le marché de la santé. Dans l’univers microcosmique de la cellularité, l’être humain est une création de la nature et, depuis Hippocrate, l’ultime référence de la science médicale. La mort anthropogène est incompatible avec le droit à une mort naturelle. Seule cette dernière est conforme au droit à la santé .
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