© Docteur Roland NIEDERMANN 2024 - 2025
Dr Roland NIEDERMANN
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Petite remarque : Publié dans la Revue Médicale Suisse, l’article suivant s’adresse aux personnes n’ayant pas oublié l’origine de leur santé. Les personnes cultivant la croyance que leur santé s’achète sur le marché de la santé, offerte par des vendeurs à l’instar d’autres produits inventés par le génie humain, sont conseillées de ne pas gaspiller leur temps précieux en lisant ce texte. Abolir le marché de la santé La cellule constitue l’élément vital de nos corps. Si un être humain souffrant demande au médecin : « Qu’est-ce que j’ai ? », tous deux doivent admettre que la santé réside dans la cellularité. Cette dernière défie la médecine et le système de santé. Car depuis Galilée, l’astronomie reconnaît que le macrocosme existe sans propriété ni propriétaire. Cette connaissance pose la question de savoir qui est le propriétaire du microcosme cellulaire, constitué matériellement de gènes, de bactéries, d’hépatocytes, de neurones, etc., soit des éléments composant le microbiome des humains, leur foie, leur cerveau, etc. ? Le constat suivant date de l’ère hippocratique et fut formulé deux millénaires avant Galilée : sont à considérer comme incompétentes les personnes dont les pratiques sanitaires reposent sur des croyances et leurs sciences sociales au lieu de se référer à la nature et à ses sciences. Concrètement, les médecins et la santé publique doivent tenir compte aussi bien des effets sanitaires utiles que des effets nocifs découlant soit de la nature soit de la culture humaine se manifestant dans les coutumes et les lois variables d’une ère à l’autre, d’une nation à l’autre. Ce devoir les conduira à distinguer les maladies et les morts naturelles d’une part, et les maladies et les morts anthropogènes d’autre part. En respectant la devise ancestrale de chercher en premier à ne pas nuire, ils refuseront d’accréditer une cause naturelle en cas de maladie ou de mort due à une activité humaine. Et leurs traitements tiendront compte du diagnostic exact, sans confondre les deux causalités. Si l’humanité accepte, en physique, que jamais le soleil n’a tourné autour de la terre, elle doit intelliger le savoir médical comparable. Jamais un esclave n’a été une propriété ; on ne peut priver l’être humain ni de son corps, ni de son appartenance à l’espèce humaine. Pour qu’il puisse être possédé, acheté et vendu sur le marché, l’ordre social et l’État de droit devaient le transsubstantier en marchandise, permettant à l’économie et à la politique de le ranger dans le cheptel vif, de le marchander et de le tuer comme une bête. La démocratie suisse fut un des derniers pays à adhérer à l’interdiction de l’esclavage prononcée en 1869. En revanche, à peine cinq ans auparavant, son gouvernement libéral avait déclaré que l’expropriation des esclavagistes était incompatible avec sa conception de la moralité et de la justice. Mais comme ailleurs, ses universités ̶ y incluses les facultés de médecine ̶ créaient et enseignaient la théorie des races. Même après l’interdiction de l’esclavage, elles attribuaient aux êtres dit supérieurs la qualité d’incarner les nations ayant la mission de dominer et de civiliser les races déclarées inférieures, une mission portée par la majorité du corps médical suprématiste. Le marché de la santé confronte l’humanité à une analogie semblable. La théorie cellulaire de la science médicale localise la vie, la santé et la liberté dans les cellules. Depuis le début de la vie sur Terre, ces entités constituent des internalités. Les mères et pères sont les premiers à le vérifier. Surtout les médecins internistes et généralistes devraient également le savoir, car l’examen des nouveau-nés leur prouve que ces trois entités sont innées. En revanche, l’économie du marché les nomme « externalités » et comptabilise leur réparation dans le PIB. Or, le marché repose sur la propriété que l’État libéral garantit. Ces instances se comportent comme des internalités, d’où la nécessité de transsubstantier la santé en une externalité. Cependant, non seulement ces institutions sont récentes, mais ce sont des œuvres d’hommes. Par conséquent, le monothéisme, les marchés, les États et leurs lois sont des externalités. Elles sont capables d’affirmer, un jour, que la fortune des esclavagistes composée d’êtres humains est légale et protégée par l’État, ce que le même pouvoir annule peu de temps après. Le marché de la santé doit être aboli, parce qu’en traitant la santé comme une externalité, ses marchands commettent la même erreur tribale. En prétendant approvisionner les humains en santé comme on approvisionne l’industrie et les ménages en électricité, ils font preuve d’incompétence. Le diagnostic est faux. Jamais une cellule n’a été une externalité. Jamais elle ne sera aliénable. En revanche, le droit de l’homme à la santé est universel et inaliénable. Pour cette raison il exige une médecine compétente, scientifique et humaine, se référant à la brique de la vie et à son l’histoire naturelle. Les régimes suprématistes religieux, politiques et économiques ont été obligés d’abolir le marché des indulgences tout comme celui des esclaves. Pour des raisons analogues, il incombe aux humains d’abolir le marché de la santé. Dr Roland NIEDERMANN, médecine interne générale FMH, Chêne-Bougeries ; septembre 2024 Pour davantage d’explications et d’informations : Concernant les promoteurs du marché de la santé : - « L’avenir du marché de la santé - … opportunité de croissance » DFI, Berne : https://www.newsd.admin.ch/newsd/message/attachments/7313.pdf. - « Le marché de la santé est devenu l’un des principaux moteurs économiques, une industrie dont l’intérêt principal, comme toutes les industries, est de maximiser son chiffre d’affaires. » Gianfranco Domeninghetti. Le Temps , 4 novembre 2017. - Politique économique : Marché de la santé : https://www.economiesuisse.ch/fr/focus/marche-de-la-sante . Concernant le devoir sanitaire d’abolir le marché de la santé en tant que mensonges, tromperie, escroquerie : - « Le marché de la santé et les mensonges d’État », essai. Auteur : Roland Niedermann, 2024.Éditions Mythraz. Détail (payot.ch) - « Marché de la santé » : le marché des indulgences du XXI e siècle. Lettre concernant : Iff H. «Wir Gesundheitsverkäufer ». Bulletin des médecins suisses. 2017 ; 98(42) : 1379-81.
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